Un carmel c’est…
Un espace de liberté où l’Esprit Saint façonne une communauté de sœurs appelées à s’aimer dans la joie, en grandissant dans l’amitié du Christ, sous le manteau de la Vierge Marie. Filles de l’Église, leur désir est de voir le Seigneur connu et aimé de tous. Leur vie de prière (liturgie et oraison) se déploie dans une existence des plus ordinaires (travail, solitude, rencontres fraternelles, détente...). Elle rejoint ainsi, par sa nature même, le cheminement de tous les hommes en quête de vie et de bonheur.
Un petit aperçu de la vie de notre communauté
(documentaire réalisé en 2007)
Vie quotidienne
Il est 5h45 lorsque tinte la cloche du réveil. Les carmélites se préparent au premier rendez-vous de la journée : Dieu lui-même les attend. Des silhouettes silencieuses se glissent à travers les couloirs encore sombres du monastère : c’est l’heure de l’oraison, prière intérieure toute simple en présence du Seigneur.
L’heure de l’oraison terminée, le petit déjeuner pris, la communauté se retrouve au choeur pour chanter les Laudes, premier office de la Liturgie des Heures. Toute la journée monastique sera rythmée par ces temps de prière où alternent hymnes, psaumes, lectures bibliques, prières de louange et d’intercession pour le monde.
Ce chant de louange ouvre les coeurs à Jésus et les rend disponibles à le recevoir dans le sacrement de son Corps et de son Sang, Pain de Vie offert à tous les hommes.
En prolongement de l’action de grâce, les soeurs psalmodient Tierce, courte prière chorale, et il est environ 9 h 15 lorsqu’elles retroussent leurs manches pour se mettre au travail. Thérèse d’Avila les y encourage : « Que chacune s’efforce de gagner aussi la vie des autres ! »
Les travaux au monastère sont multiples. Outre les activités liées au gagne-pain, il faut assurer la marche quotidienne d’une grande famille. Qu’il s’agisse des nettoyages ou de la confection des habits, qu’il s’agisse de la cuisine ou du travail administratif que requiert la vie d’un monastère - c’est toujours pour le Seigneur. Sainte Thérèse l’explique fort bien : « Quand l’obéissance vous occupe aux choses extérieures, ne vous découragez pas ; et si c’est à la cuisine qu’elle vous emploie, comprenez bien que Notre Seigneur est là au milieu des marmites ! »
Quant au jardinage, il permet non seulement d’assurer l’entretien du vaste enclos et de procurer aussi à la communauté quelques légumes, mais il est l’occasion garantie de prendre un bol d’air frais en se dépensant physiquement !
Quand il y a des soeurs âgées malades, l’infirmerie est un autre lieu de travail. Sainte Thérèse insiste : « Les malades seront soignées avec beaucoup d’amour et de compassion. La Mère Prieure doit y veiller : mieux vaut que le nécessaire manque aux bien-portantes que quelques soulagements aux malades. »
Aux novices est réservé chaque jour un temps d’enseignement. Leur formation s’étend sur plusieurs années et les prépare à l’engagement définitif : vivre en disciple du Christ à la manière du Carmel. La formation initiale terminée, aucune soeur n’est dispensée de continuer à se former, c’est même une tâche primordiale. Vivre sa croissance humaine et spirituelle de façon consciente et active, tirant profit de tout ce que la vie présente pour s’ouvrir à l’Esprit de Dieu, est l’essentiel de cette formation.
A 11 h 30, les moniales quittent leurs occupations pour le troisième office liturgique de la journée, Sexte, qui est suivi d’un petit temps d’examen de conscience. Il fait bon s’arrêter au milieu du jour pour jeter un bref regard sur les heures écoulées et recentrer toutes ses forces vitales autour de l’unique nécessaire.
Suit le repas au réfectoire où l’on mange en silence, écoutant une lecture ou, les dimanches et jours de fête, une belle musique. Ces jours-là, suit un temps de joyeuse détente communautaire.
Les autres jours, chacune retourne à ses travaux jusqu’à la demie heure de temps libre à 13 h 15, suivie d’une heure de lecture spirituelle. Chacune fait cette lecture seule, dans sa cellule ou en plein air. Que lisent les carmélites pendant cette heure ? Tout bon livre susceptible d’alimenter leur prière, d’approfondir leur foi. L’Écriture Sainte, Parole de Dieu, a évidemment la première place.
La bibliothèque du monastère offre un large éventail de livres. La Bible, la patristique, la théologie, l’histoire et la vie de l’Église dans ce monde, la spiritualité – non seulement du Carmel, mais aussi d’autres horizons – en sont les principaux sujets. Il ne manque pas non plus de rayons de formation humaine : littérature, histoire, psychologie, philosophie etc…
La lecture spirituelle est suivie de None, petit office liturgique au milieu de l’après-midi, avec ensuite la reprise du travail jusqu’aux Vêpres à 16 h 40. Vers la fin de la journée, quand déjà baisse le jour, les coeurs se tournent vers Dieu pour lui rendre grâce des biens reçus en mémorial de la Rédemption et pour diriger leur espérance vers la Lumière qui ne connaît pas de crépuscule.
Tout de suite après les Vêpres, les soeurs restent encore une heure auprès du Seigneur, sans autre occupation que d’être tout à Lui. Intimité toujours plus profonde avec l’amour sauveur de Dieu ! Désir toujours plus brûlant de voir enfin cet amour connu et aimé de tous les hommes !
A 18 h, la communauté se rend au réfectoire pour prendre à la table commune un souper simple. La nourriture est saine et suffisante, sans viande.
Après la vaisselle, toutes participent à un temps de joyeux échange. Chacune y apporte un travail, sauf le dimanche. La spontanéité fraternelle et la gaieté s’y donnent libre cours, comme si le silence monastique les avait mûries tout au long de la journée. Sainte Thérèse ne faisait-elle pas remarquer malicieusement : « Que deviendrait notre petite maison si chacune s’appliquait à enfouir le peu d’esprit qu’elle a ! ».
Et sonne la prière du soir : les Complies. Elles s’achèvent par le Salve ou un autre chant à la Vierge Marie – moment privilégié pour chacune d’exprimer à la Reine et Beauté du Carmel sa tendresse filiale et toute confiante.
Commence alors le grand silence monastique qui durera jusqu’après les Laudes du lendemain. Les moniales peuvent se retirer en cellule pour lire, prier, écrire une lettre – ou s’adonner à toute autre occupation silencieuse de leur choix. A 21 h a lieu la dernière prière liturgique : l’Office des Lectures, où sont proclamées, après la psalmodie, de longs passages scripturaires et commentaires spirituels.
Puis les carmélites regagnent silencieusement leurs cellules pour le repos de la nuit. Demain, quand elles se réveilleront, leur première pensée sera pour Dieu.
Monastère du Carmel Notre Dame de l’Unité - 2802 Develier T +41 (0) 32 422 82 21 carmeldevelier@mocad.ch